L'info Cerelloise

L'église au milieu du village !! 

Pour beaucoup c'est un lieu emblématique, un point de raliement. 

Naguère, elle donnait l'heure et ponctuait avec ses cloches les principaux évènements, les moments forts de la journée. Elles ont sonné le glas lors du déclenchement des guerres et l'allégresse lors des libérations. Elles continuaient de sonner lors des mariages et des obsèques. 

L'église fait partie du patrimoine le plus ancien de la commune de Cerelles, elle a vu se succéder toutes les générations de Cerellois ; nobles, bourgeois et paysans, jeunes et vieux.  De leur arrivée sur les fonts baptismaux  à leur départ, à l'heure de leur trépas.

Je vais essayer de vous présenter cette vieille dame en espérant sans doute éveiller en vous l'intérêt qu'il y a à veiller sur elle et de lui apporter les soins nécessités par son grand âge.

Que l'on soit Chrétien pratiquant ou pas, même athée, le symbole de ce monument est tel qu'il peut interpeller tout à chacun. N'oubliez surtout pas que ce sont des hommes qui l'ont errigée.       

L'origine de l'église 

Les écrits les plus anciens qui mentionnent sa présence datent de 943, lorsque son administration est confiée à l’abbaye de Saint-Julien, lorsqu'est fondé un prieuré sur la paroisse.

Conception de l’église actuelle

Sa façade est couronnée d’un pignon très sobre.

La NEF

Le type de construction de la nef, en petit appareil, portant en partie haute la trace de trois baies en plein cintre à l’encadrement soigné, permet de la dater du 11^ème au 12^ème siècle.

Cette nef a été très remaniée : les baies ont été bouchées, sans doute à cause de la mise en place au 18^ème ou 19^ème siècle, d’une voute lambrissée en bois blanc, beaucoup plus basse.

La nef est cependant éclairée par deux baies en plein cintre percées dans le mur Ouest, qui apportent une vive lumière à l’intérieur de l’édifice.

Le CLOCHER 

La toiture est ornée, à l’Est, d’un clocher en bois, remanié en 1869 par l’architecte diocésain Gustave GUERIN, il et surmonté d’une flèche couverte d’ardoise.

Le CHEVET

Il marque une rupture avec la nef :

• Dès l’extérieur, par une toiture distincte, plus haute, et des murs soutenus par des contreforts à ressaut et constitué de pierres plus grandes.
• Intérieurement, par son voutement, en ogives et sa plus grande largeur. Le décalage est particulièrement visible au niveau du raccordement des deux parties de l’édifice, avec un arc brisé côté nef plaqué contre l’arc doubleau en anse de panier qui introduit le cœur.

On peut dater l’ensemble du chevet de la fin du 15^ème ou du début du 16^ème siècle, à cause de la forme de ses nervures et de leur pénétration directe, du côté Est du cœur.

Cette reconstruction est attribuée par la tradition à Guillaume BOHIER, seigneur de Baudry, château situé sur la paroisse, car c’était généralement le seigneur local qui entretenait la partie noble de l’église.

L’AVANT COEUR

• Il est constitué d’une travée carrée, voûtée d’ogives, dont les arcs retombent dans angles sur des culots sculptés.

Ces culots représentent les symboles des quatre évangélistes qui tiennent des phylactères, sortes de banderoles (le taureau = St Luc, le lion = St Marc, l’ange = St Matthieu, l’aigle = St Jean).

Le COEUR

• Il est en forme d’abside à cinq pans voûtés de six ogives rayonnantes qui retombent sur des culots. C’est le sanctuaire proprement dit, délimité pas une grille et par l’arc doubleau qui porte l’inscription latine peinte :

« DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS » 

« Ma maison est une maison de prière »

Les VITRAUX

• Ils proviennent de l’atelier LOBIN, fondé à Tours en 1848 et ont été réalisés en 1858-1859.

Le 9 mars 1906 faisant suite à la loi de 1905 l'église et son contenu passent dans le domaine public.

Un inventaire est rédigé par les autorités administratives au mois de mars 1906.

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Depuis sa construction de gros travaux ont été entrepris pour préserver l'église, voici les plus importants (cf documents archives départementales)

Période de 1852 à 1856

• Démolition et reconstruction du pignon ouest
• Construction de la sacristie
• Plaquage bois de la nef

En 1866/1870 de nouveaux travaux -

Restauration du clocher

En 1901  - Réfection de l’enduit

En 1913 - Projet de modification de l’entrée principale.

Afin d’élargir la voirie de la rue Reille à l’aplomb de l’église, le conseil municipal a voté pour que soit démonté l’escalier d’accès principal et qu'il soit remplacé par un balcon (voir plans). La porte latérale devenant l’accès principal. Pour se faire, un cheminement contournant l'église est réalisé ainsi qu'un escalier. Ce dernier existe bien mais le balcon n’a pas été aménagé. 

S’en est suivi une procédure au tribunal administratif. La municipalité de Cerelles a obtenu gain de cause pour exécuter son projet.

Le curé de l’époque a relancé la procédure en référé. Manifestement il semble que le projet ait été abandonné ou modifié (ce qui expliquerait que l’escalier soit si raide, son empatement ayant été réduit).  

Etat des lieux initial 

Le projet de transformation de la porte principale en balcon 

Vue de l'état actuel 

Période 1963/1964

A la lumière des documents retrouvés aux archives départementales il semble que les travaux nécessitaient une intervention urgente puisque cela a provoqué une décision de dispense d'adjudication. Il s'agissait de problèmes graves liés aux infiltrations d'eau de pluie. 

• Restauration du clocher
• Parties de la toiture de la nef. (L’examen du décompte général des ouvrages exécuté peut permettre à un professionnel de déterminer la nature exacte des travaux entrepris).
  • Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Cerelles en date du 16 février 1963
  • Rapport du subdivisionnaire Ponts et Chaussées d’Indre et Loire en date du 29 mars 1963 (avis pour demande dispense d’adjudication pour permettre la réalisation rapide des travaux)
  • Décompte général et définitif des ouvrages exécutés établi par M. Barbereau Georges entrepreneur à Cerelles le 6 juillet 1963
  • Procès-verbal de réception définitive établi conjointement par le Maire de Cerelles et l’ingénieur des TPE le 2 novembre 1964.

Le 27 septembre 2022,la commission patrimoine de la mairie de Cerelles s'est rendue à l'église, elle a constaté que les fissures qui existent depuis quelques années et qui avaient nécessité la pose de "mouchards". Ces derniers n'ayant pas évolués permet de constater qu'il n'y a pas eu agravation.

En revanche, les filets posés entre le toit et la structure du bâtiment sensés interdire l'accès des pigeons sous la couverture du bâtiment ne sont plus opérationnels et ne remplissent plus leur office. La décision a été prise de nettoyer le grenier de l'église encombré par les fientes et autres déchets qui se sont entassés. Egalement d'installer à proximité du monument un nichoir pour les pigeons afin de récupérer les oeufs et ainsi diminuer le nombre de volatiles. Ce qui a été efficace dans un premier temps. Mais faute d'obstacle pour l'accès à la toiture elle est toujours un lieu privilégié par les pigeons. 

Le samedi 18 novembre 2023, la commission s'est de nouveau réunie à l'église pour constater l'état du monument. Si les fissures ne semblent pas avoir évoluées, il est remarqué que sur le pignon Ouest des pierres sont dégradées et que sur la structure il apparaît qu'il manque un morceau de la protection en zinc qui en principe protège des infiltrations. L'écoulement des eaux de pluie est vétuste et donc perfectible. La porte d'entrée principale est difficile à ouvrir.

M. le Maire évoque des problèmes de structure au niveau du clocher. Sans oublier la présence toujours effective des pigeons. 

L'escalier qui monte au balcon est en mauvais état ainsi qu'une partie du mobilier.

Les membres de la commission demandent à ce que soit procédé rapidement un audit par des personnes spécialisées afin de définir la somme des travaux à entreprendre et leur coût pour la sauvegarde du patrimoine. Egalement de statuer sur la dangerosité à fréquenter le lieu. Cela a été rappelé aux réunions du conseil municipal du 21 novembre et 12 décembre 2023.

M. le maire des premières consultations a retenu que la structure du clocher étant en mauvais état, les vibrations des cloches en mouvement sont de nature a amplifier les fissures et causer des dégats irréversibles. 

L'accès à l'église

Un projet est à l'étude afin d'aménager le chemin de contourment de l'église aux normes PMR afin de permettre un accès depuis la place Saint Pierre aux personnes à mobilité réduite. 

En outre cet accès sera utilisé par les pompes funèbres, l'accès par la porte principale étant pour le moins périlleux.

L'église est muette 

Par arreté du 12 décembre 2023, M. le Maire a suspendu l'utilisation des cloches de l'église. Cela est justifié par les vibrations provoquées par celles-ci à chaque battement. Ces vibrations seraient de nature à emplifier des fissures du corps du bâtiment.

En principe la municipamité devrait faire intervenir un/des spéciaistes de ce genre d'édifice afin d'étudier les désordres et ce qu'il convient de faire pour préserver le bâtiment et éviter un accident.

Il est rappelé que depuis 1905 les bâtiments religieux tels que les églises ainsi que leur mobilier sont propriété communale. Ce qui suppose que l'entretien et la remise en état sont du ressort de la commune.

Si vous détenez des informations concernant l'église et son histoire merci de les communiquer afin de compléter cet article.